Costa Rica Stage 4

Des montagnes russes… au Costa Rica !

20/12/2013

Etienne Samson participe présentement à la Vuelta Costa Rica avec l’équipe composite 1% For the planet.

 

En théorie, l’étape 4 couvrait la distance entre Chachagua et Liberia pour un total de 157 kilomètres avec une seule petite bosse catégorisée. En pratique, les 80 premiers kilomètres du parcours sont de vraies montagnes russes, on monte, on descend, tourne à gauche, tourne à droite, etc. Le parcours a au total 2600m de dénivelé !

La course a commencé raide, très raide, aucun départ neutre, attaques au kilomètre 0. Tout le monde souffre, il y a des cassures dans le peloton. 10 kilomètres après le départ, j’ai été coincé dans une cassure et j’ai dû faire un gros effort pour revenir sur le groupe principal. À 15 kilomètres, il y a eu un bon gros crash de peloton qui m’a bloqué. Je n’ai jamais revu le peloton pendant les 141 kilomètres qui restaient, roulant en solitaire.

J’ai gardé un bon rythme même si j’étais un peu démoralisé, en me gavant de jujubes nounours pour faire passer ma peine. Après un bout de temps, j’ai rattrapé un petit Costaricain, un pygmée de 115 livres qui me fait souffrir à chaque montée, mais qui peine à me suivre à chaque descente. On a roulé ensemble un bon bout de temps entre les volcans et un gigantesque lac de montagne. Après environ 75 kilomètres, je savais qu’il nous restait environ 5 kilomètres d’ascension avant la descente, mais notre rythme était devenu un peu lent.

Trois vautours nous suivaient, ils tournaient autour de nous et se posaient régulièrement sur le bord de la route pour nous observer. À environ 2 kilomètres du sommet, mon ami pygmée s’est mis à pleurer et s’est arrêté sur l’accotement. Bye petit pygmée, bonne chance avec les vautours ! J’ai augmenté mon rythme et j’ai entamé la descente. Je voyais la caravane de course au loin ! Un motocycliste m’a indiqué que j’étais à 4 minutes, seulement 4 !!!

J’ai beau rouler en défoncé, me faire ravitailler par le policier qui me suit, rien n’y fait, le peloton s’éloigne toujours un peu. Puis, je suis arrivé sur le bord de la mer, vent de côté, chaleur accablante. Le climat change pas mal proche de Liberia, très sec, venteux, gros soleil, on roule sur l’autoroute et je cuis. Mes efforts ont porté fruit, j’ai rattrapé les restants du peloton. Deux Russes pour commencer, le premier me dit « I am dying », l’autre ajoute « We are all lost ». Merci pour les encouragements les gars ! Peu importe, j’ai roulé et nous avons rattrapé un guatémaltèque, puis des costaricains.

Avec 25 kilomètres à faire, j’étais à court de jujubes, j’ai commencé à voir des étoiles et nous perdions du terrain. Les derniers kilomètres ont été atrocement longs et pénibles, mes compagnons de route étaient plutôt mal-en-point. Le policier à moto est venu m’annoncer que « Equipo de Canada wins ! » Jean-Michel venait de gagner l’étape au sprint, après une journée en échappé ! Wow !

J’ai finalement passé la ligne, près de 30 minutes après Jean-Michel, acceptable compte tenu que la journée était très mal partie ! Mes compagnons sont tous disqualifiés pour avoir triché sauf 1. Les policiers sont même venus me féliciter d’avoir réussi et les commissaires se sont excusés de m’avoir laissé 141 kilomètres sans eau.

Je peux prendre le départ demain, yeah !

Haut